Avez-vous déjà ressenti du dégoût envers un son ? Avez-vous déjà eu envie de manger seul rien que pour éviter les piaffes ? Ne vous inquiétez pas vous n’êtes pas fou mais vous être peut-être atteint de misophonie. Dans cet article, on en parle en détails.
Reniflements, mastication, déglutition ou renflement. Ces bruits insupportables vous font vivre un enfer et votre entourage ne prend pas très au sérieux votre maladie. La misophonie est un trouble neuropsychique rare et peu connu qui se caractérise par une haine profonde du moindre petit bruit comme un cliqueté de la souris, des tapotements du clavier ou encore des craquements. Des sons pourtant banals pour certains mais pour les misophones, ils représentent un élément déclencheur auquel ils réagissent soit par une haine, un dégoût, une rage ou même par la violence.

« Je ne supporte pas le tic-tac du réveil. Il me met très mal à l’aise. Ça m’empêche de dormir le soir », confie Saïda, 40 ans, ingénieur à Sonelgaz. Idem pour Tina, 15 ans lycéenne, qui ne cache pas que certains bruits, comme les mâchonnements du chewing-gum, lui sont insupportables. « Ce bruit m’énerve au point de devenir parfois agressive dans mes propos. Cela parait exagéré pour certains mais c’est au-delà de mes capacités. Je ne me calme que si cette personne arrête de faire ce son », dévoile-t-elle.
Généralement, les misophones sont démasqués dans le lieu de travail, lors d’un repas ou bien dans les open-spaces. Dès que cette personne entend le bruit « qui la dérange », elle réagit vite et lâche un petit « shuut » pour arrêter les gens autour d’elle.
La misophonie raccourci vers la solitude

Le remède de cette maladie reste jusqu’à présent mystérieux. Des scientifiques aux Pays-Bas sont apparemment les seuls à se concentrer sur cette recherche. Ils estiment que le chemin de la guérison commence par déconnecter les émotions négatives de ces sons. Une piste pas facile pour tout le monde. C’est pourquoi certains misophones ont mis en place leurs propres solutions. Demander aux gens d’arrêter et prendre la fuite, dans les cas extrêmes, sont les solutions trouvées par certains misophones. D’autres ont choisi de ne plus se séparer de leurs stops bruit, de leurs écouteurs et la bonne musique. L’objectif est d’éviter tout type de sons qui les déstabilisent.

Des solutions qui semblent déplaire au Dr. Anne-Marie Piffaut, psychothérapeute, qui a signalé un jour lors d’un de ses entretiens : « Plus on fait face à ce bruit, plus on s’y habitue ». En effet, la misophonie peut rapidement se développer avec l’âge et devenir de plus en plus grave. Une situation d’inconfort extrême qui a poussé plusieurs personnes à se diriger vers la solitude pour ne plus croiser leur étrangleur. Salma, 32ans, en est une.
A cause de sa misophonie, cette architecte d’intérieur, a fait son choix de quitter le nid familial. « Cela fait presque un an que je vie seule dans mon coin. Je ne sors que lorsque j’ai une urgence. L’extérieur, là où il y a du bruit, est devenu un enfer pour moi. Cette solitude m’épuise aussi », dit-elle en lâchant un soupire de tristesse. Un message qui devrait encourager beaucoup de misophones à signer un pacte de paix avec ces sons et revenir à la vie normale.
Sur le même sujet, lisez aussi notre entretien avec Dr. rima Ouichen, médecin pédopsychiatre sur cette maladie.



