Pour connaitre mieux la misophonie ou l‘intélorance maladive à certains bruits, nous avons pris attache avec Dr. Rima Ouichen, médecin pédopsychiatre qui confirme que cette maladie apparait depuis l’enfance et s’aggrave avec le temps. Les détails dans cet entretien.
Peut-on considérer la misophonie comme une sorte de phobie ?
La misophonie ou « haine du son » est un état chronique caractérisé par l’aversion envers certains bruits et sons. Bien qu’elle soit encore méconnue et rarement diagnostiquée, la misophonie est bien plus fréquente qu’on ne le croit. Dans le langage familier, il est possible de considérer ce trouble comme une sorte de phobie. Il faut savoir aussi que la découverte de cet état de haine de son est très récente. Elle n’a été identifiée qu’en 1997, par l’audiologiste américaine Marsha Johnson. Elle l’a appelé « Selective Sound Sensitivity Syndrome ». Ce n’est qu’en 2000 que le terme misophonie a été utilisé par Pawel Jastreboff et Margaret Jastreboff de l’université Emery d’Atlanta.
Quelle est la relation entre la Misophonie, le stress et les troubles psychiatriques ?
La misophonie est à la croisée de plusieurs disciplines scientifiques et médicales. Elle touche aussi bien à l’audition, qu’à la neurologie, la psychologie et la psychiatrie. Le stress et la fatigue peuvent exacerber le cas du patient. Toutefois, la misophonie est toujours au stade d’étude. Elle n’est pas encore classée comme un trouble discret dans la 5ème version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association Américaine de Psychiatrie (DSM–5) ou la 10ème version de la classification internationale des maladies (CIM-10). Une étude menée, en 2013, par trois psychiatres de l’Academic Medical Center d’Amsterdam sur 42 patients misophones suggère sa classification en tant que trouble psychique à part. Des études sont toujours en cours pour conforter ou pas les résultats de cette recherche.
Comment peut-on savoir qu’on est misophone ?
Avant tout, il faut savoir que la misophonie apparaît à un très jeune âge, durant l’enfance, ou pendant l’adolescence. Elle s’aggrave avec l’âge. L’âge moyen d’apparition de la misophonie est de douze ans, mais elle peut apparaître dès cinq ans. Pour les indices qui laissent soupçonner une misophonie, il en existe plusieurs. Les individus, qui en sont atteints, sont le plus souvent agacés, voire enragés par des sons spécifiques et des bruits dits « normaux ». La plupart des misophones ne sont pas agacés par les bruits qu’ils produisent eux-mêmes.
Ces quelques exemples de sons spécifiques incluent les raclements de gorge, le mouvement d’un couvercle retourné, se couper les ongles, se brosser les dents ou le bruit d’une fourchette sur les dents. Il y a aussi les grincements, manger, boire, déglutir, respirer, renifler, parler, éternuer, ou encore bâiller. L’eau de la douche qui coule, mâcher un chewing-gum, rire et ronfler sont des son indésirables. Aussi, il y a taper sur un clavier d’ordinateur, le clic de la souris d’ordinateur, tousser ou encore siffler.
En présence d’un son déclencheur, les misophones ont une conductance cutanée augmentée, un rythme cardiaque accéléré, une intense anxiété et un comportement d’évitement. Souvent, les sons produits par l’entourage proche, comme la famille, provoquent des réactions plus fortes que si le même son était produit par un inconnu. Selon des témoignages, les patients ressentent à ce moment précis « une peur de devenir fou ».
Quelles sont les causes de ce « trouble » ?
Les chercheurs évoquent plusieurs théories. La théorie polyvagal indique que la misophonie pourrait être une réponse autonome du système nerveux central. Les sons de provenance corporels, ayant une modulation et une fréquence spécifiques, sont associés à un état d’alerte. On parle également d’une mauvaise connexion entre différentes composantes du système nerveux. Une autre piste cite une évaluation anormale des signaux neuronaux qui se produit dans le cortex cingulaire antérieur et le cortex insulaire. I
ls influencent la colère, la douleur et l’information sensorielle. D’autres chercheurs admettent que cette anomalie se situe dans le système nerveux central. Une différence dans la structure et la fonction du cerveau a été, également, découverte chez les misophones. Il s’agit de connexions neurologiques différentes à partir du lobe frontal entraînant une augmentation de la fréquence cardiaque et de la sudation à l’écoute de certains sons. Le cortex insulaire antérieur est une « région clé » permettant de différencier les « sons déclenchants ». Un « son déclenchant » produit dans le cortex insulaire antérieur une réponse BOLD (« blood-oxygen-level-dependent ») exagérée . Le cortex insulaire antérieur est aussi une zone impliquée dans le traitement des émotions.
La misophonie peut-elle être liée à des problèmes auditifs ?
C’est une possibilité. Parmi les patients souffrant d’acouphènes, à des niveaux cliniquement significatifs entre 4 et 5 % de la population générale, certaines études rapportent une prévalence plus élevée de 60 %, par rapport à une étude menée en 2010 la mesurant à 10 %.
Une étude menée en 2014 à l’université de Floride du Sud constate que 20 % d’un groupe de 500 participants souffrent de symptômes ressemblant à la misophonie
Peut-on rentrer dans la solitude à cause de cette maladie ?
L’intense anxiété et le comportement d’évitement déclenchés par les sons de la vie quotidienne comme j’ai expliqué au-dessus peuvent se développer. Ce qui peut conduire à une diminution de la socialisation. Le problème avec la misophonie est qu’elle peut devenir une barrière dans notre vie sociale.
« Je ne supporte plus l’entendre respirer en dormant. Ce n’est pas une raison pour redevenir célibataire, mais j’y pense, parfois ». C’est un exemple d’une personne qui souffre de la misophonie. Il a de plus en plus de mal à dormir près de sa femme. Au bureau aussi, sa misophonie interfère dans ses relations . “ J’ai un collègue qui a tendance à marteler les touches de son clavier. C’est insupportable. Ça réveille en moi une forme d’animosité qui me dépasse. Parfois j’ai presque des pulsions de violence à son égard”, témoignait-il.
Peut-on guérir ?
Actuellement, il n’y a pas de traitement curatif définitif pour soigner cette maladie. Certaines thérapies peuvent aider les personnes atteintes de misophonie à faire face à leur trouble en reconnaissant ce qu’elles vivent et en travaillant sur des stratégies d’adaptation. Quelques études ont été publiées sur le concept de thérapie acoustique d’habituation et l’utilisation de la thérapie cognitivo-comportementale ou de l’hypnose…
Les alternatives pour diminuer les réactions en présence des sons problématiques sont d’utiliser des protections auditives, des casques avec réduction de bruit active, d’écouter de la musique ou d’autres sons avec un baladeur sinon carrément écouter un bruit blanc pour masquer le bruit déclencheur.
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